Extrait de l'article dans "Vie à la campagne" paru en mai 1925 :
(Coll. Claude Engressat, levrier-ecossais.fr
M. JACQUES BOULANGER a, en quelques mots, admirablement caractérisé ce bel et noble animal de chasse qu’est le Lévrier d’Écosse, qui, dans les vastes contrées du Canada, sait impitoyablement tuer
le grand loup des prairies: « Fort et fin comme une lame d’acier, souple et résistant comme elle, le Deerbound est le plus charmant des compagnons et un admirable animal de sport. »
CARACTÈRES MORAUX
Comme tous les Lévriers, le Deerhound ou Lévrier écossais (Highland greyhound, le nomme-t-on encore parfois en Écosse) est un chasseur. C’est même un chasseur remarquable pour le gros gibier:
daim, cerf, loup. Un amateur canadien, possesseur d’admirables animaux de chasse, avec lesquels il chasse le grand loup des prairies dans les vastes plaines neigeuses de l’Amérique du Nord,
projette de chasser l’antilope en Afrique avec des Deerhounds, tant il a confiance en leur vigueur et en leur rapidité.
En France, où il est interdit de se servir de Lévriers pour la Chasse, le Deerhound est, avant tout, un chien de luxe, de garde. un compagnon de promenade ou de sport. Il se fait remarquer par
son intelligence qui le rend apte à tous les usages, par sa force qui peut en faire un redoutable adversaire, par sa grâce, par une sorte d’indolence plus apparente que réelle, par sa docilité
qui lui permettent, malgré sa taille, de tenir sa place dans un salon, par sa vitesse qui en fait l’ami du cavalier. Il est avec cela loyal et affectueux pour son maître et souvent distant pour
les étrangers. Son poil, allant du gris bleu au bringé marron, est rude; il lui donne un aspect plus fruste que celui de maints autres Lévriers, auxquels il ne le cède cependant en rien pour
l’élégance des lignes. Ce poil est assez épais pour le rendre résistant au froid, à la pluie et aux intempéries; il n’est pourtant pas nécessaire de le toiletter constamment.
ORIGINE DU DEERHOUND
Un panneau de la Royale Académie de Londres comporte un remarquable tableau : la Battue au Cerf, du célèbre peintre animalier anglais sir Edwin Landseer, que notre confrère Henry Sodenkampf a
ainsi commenté :
« La scène que représente le tableau se passe dans les Highlands (hauts plateaux) d’Écosse. Une harde de cerfs, dont plusieurs ont été dotés par l’artiste de bois superbes, tels qu’on en voit
rarement réunis dans une même troupe, vient de passer en galo.p furieux devant l’endroit où le chasseur dissimule sa présence. La balle de sa carabine se chargeant par la bouche a abattu, à très
courte distance, un des rois de la forêt. Le chasseur retient les deux Deerhounds qui l’accompagnent, tandis que le garde recharge le fusil. Et le disciple de Nemrod a raison de retenir ses
beaux Lévriers écossais, car la balle pénétrant au défaut de l’épaule a frappé à mort le cerf majestueux. La poursuite sera donc inutile, selon toutes probabilités, et les grands Lévriers
n’auront pas à lutter de vitesse avec le cerf blessé, pour le forcer et au besoin le tenir en respect ou même, d’après les circonstances, le terrasser jusqu’à l’arrivée du chasseur.
Le tableau de Landseer date d’une époque où les battues aux cerfs étaient encore en vogue, alors qu’actuellement les chasses aux cerfs se font presque exclusivement à l’approche. Le Deerhound,
cependant, continue à rendre les mêmes services dans quelques chasses. Il est resté le Chien pour la chasse au cerf et au daim, comme son nom l’indique. On les voit bien rarement à nos
expositions, ces grands et fiers Chiens, si typiques pourtant, si dignes de devenir les favoris de quelques-uns de nos grands amateurs, et cela d’autant plus que les Deerhounds sauraient
parfaitement lutter de vitesse dans les Courses en ligne droite organisées en Belgique pour les Lévriers anglais et les Barzoïs.
Le Lévrier à poil dur ou « rough Greyhound» appartient aux races dont les Anglais sont fiers à juste titre comme appartenant exdusivement aux Iles Britanniques. Le Deerhound était déjà
employé par les Anglo-Saxons pour chasser le sanglier, le loup et les diverses sortes de cerfs. A travers les siècles, il a porté les noms les plus différents:
Chien de loup irlandais», « Lévrier écossais», « Lévrier à poil dur », « Lévrier des hauts plateaux». Plusieurs écrivains ont prétendu que le Deerhound provenait de l’ancien Wolfhound
irlandais, d’autres plaident une cause contraire et disent que les Irlandais se sont servis du Deerhound pour faire leur Wolfhound. Le fait est que le Wolfhound ancien a complètement disparu, et
ce que l’on expose actuellement comme Wolfhounds ne sont que des croisements de Deerhounds avec des Dogues allemands.
Le fait de posséder un Deerhound était autrefois la caractéristique d’une personne de qualité. Ces Chiens avaient une grande valeur; un manuscrit ancien publié par le Rév. T. W. Sneyd nous
apprend qu’en l’an 800 un meurtre fut commis et que le coupable fut condamné à payer 200 marks, dix Deerhounds et dix faucons ! »
Une vieille gravure écossaise trouvée dans un coin de Normandie, datée des environs de 1830, montre aussi de beaux spécimens de Deerhounds accompagnant les chevaux du seigneur chargés des cerfs
qu’ils viennent de mettre à mort. Les méthodes de chasse au daim ont sans doute évolué depuis cette époque, mais les lignes générales du Chien sont demeurées les mêmes, avec cette différence de
détail qu’il apparaît un peu plus étoffé, plus musclé que ceux des familles dont on a fait exclusivement des Chiens de luxe ou de compagnie; mais leur type aristocratique n’a pas varié.
Pour les amateurs qui ont la passion du poil dur, le Deerhound a vraiment belle allure. Il est bâti en galopeur, en même temps qu’il offre l’assurance d’une force et d’une résistance supérieures
à celle des autres Lévriers. Peut-être ne pourrait-il pas toujours lutter de vitesse avec le Greyhound, mais il galope plus longtemps : l’effort est moins vivement soutenu, mais il l’est sur une
plus longue distance. Le Deerhound se fait de plus en plus rare en Écosse, son pays d’origine, les propriétaires ayant dû réduire ou supprimer leurs meutes; mais il reste des amateurs qui
maintiennent la race et présentent des sujets dans les expositions.
UN BEL ELEVAGE
Il n’existe, à notre connaissance, qu’un seul élevage de Deerhounds en France, mais un élevage de qualité que vous pouvez considérer comme modèle autant par la qualité de ses sujets, capables
concourir au succès avec les plus beaux spécimens britanniques que par ses installations parfaitement et logiquement comprises, c’est celui du Clos Béguin, à Notre-Dame-du-Vaudreuil, dont les
succès dans les concours sont nombreux (1). M. Violet, le talentueux cinégraphiste de la Bataille et d’autres admirables films, et Mme Violet ont transformé une vieille masure normande en une
ravissante habitation aux champs et aménagé leur propriété en un élevage d’amateur fort original dont les installations comprennent : chenils, poulaillers, pigeonniers, volières, rucher, cours
d’ébats avec parcours, terrain d’entraînement ou champ de courses pour les Chiens. Vous trouverez le plus grand intérêt à lire la description et à contempler les images de cet ensemble dans un
prochain numéro.
Mme Violet s’est particulièrement enthousiasmée pour le Deerhound dont elle a commencé l’élevage en 1914 et qu’elle a surtout développé après la guerre. Elle possède aujourd’hui une meute d’une
vingtaine d’étalons, de lices et de jeunes d’un modèle à la fois élégant et robuste, le type du vrai Chien de chasse, du Chien de travail.
Les deux premiers reproducteurs de son Chenil après la guerre furent la lice Dourga et l’étalon Romney. Elle importa ensuite plusieurs autres sujets, dont le plus célèbre est Champion Malcolm, né
en 1921, dont le père est Wallace et la mère Lilliaz, qui fit sensation et décrocha les prix dans toutes les expositions continentales où il fut exposé. Bringé gris, au poil rude, aux yeux très
foncés, c’est le type parfait du Deerhound.
Les principales lices sont Dourga, inscrite au livre des origines du Kennel-club, Chienne importée dont le père est Colin of Runtania et la mère Yvette of Runtania, tous deux inscrits au
Kennel-Club; cette Chienne remporta les premiers prix partout où elle fut présentée. Annott, au poil rude bringé
marron foncé, aux yeux grands et foncés, au masque noir dont le père est Britons boy et la mère Shenlack Beulat; Aïcha, du Clos-Béguin, née à l’élevage dont le père est Romney et la mère Dourga,
etc. Ce sont des sujets de qualité, point de départ de fort intéressantes lignées dont les présentations en groupe dans les expositions font sensation. C’est ainsi que le lot unique de huit
Deerhounds exposé pour la première fois en France et à l’étranger remporta plusieurs prix d’honneur.
APPRÉCIATION MOTIVÉE
Voulant se faire une opinion beaucoup plus nette encore sur la valeur de ses sujets; par comparaison avec ceux que l’on présente dans les expositions anglaises, Mme Violet tint à visiter en
Février dernier le grand « évent » qu’est l’exposition canine de Cruft, où elle a fait les observations suivantes:
Les Deerhounds qui lui parurent être les meilleurs et qui lui ont le mieux plu furent ceux d’une Écossaise, miss Laghrey. Ils présentaient une forte structure, de belles têtes, une excellente
pigmentation. Les autres étaient du même sang que quelques sujets du chenil du Clos-Béguin. Mme Violet ne partage pas toutefois l’opinion des juges anglais en ce qui concerne la taille des Chiens
de cette race, Il semble qu’on ait tendance à vouloir abaisser la taille du Deerhound j elle préfère un Deerhound mesurant 77 cm. 5 et pesant 36 kg. à un Deerhound mesurant 70 cm. et pesant 30
kg. Elle est d’accord en cela avec les rares chasseurs qui se servent de ce Chien. Un Canadien estime que le Deerhound constituant son idéal comme travailleur mesure 77 cm. 5 à 17 mois et pèse 36
kg.; c’est un chien très puissant et qui sait tuer son gibier. Ce chasseur, qui chasse surtout le daim et le loup, m’écrit: « Les qualités idéales à obtenir d’un Deerhound sont le courage, la
rapidité, la puissance qu’il met en première ligne comme Chien de travail. Il a constaté invariablement que le plus apte à tuer le gibier possède toujours une puissante avant-main et beaucoup de
force. n est évident que ce chasseur tient pour les plus beaux de ses chiens ceux qui savent le mieux atteindre le gibier et le mettre à mort. Les Deerhounds que ce Canadien a vus à Cruft
seraient pleins de défauts, mais ces défauts ne frappent pas le juge qui, partant d’un autre point de vue, examine d’abord les qualités esthétiques du Chien. Ne faudrait-il pas classer les
Deerhounds en deux séries? Beauté, travail? J’avoue que mes préférences, ajoute Mme Violet, iraient à la bête de travail, car en somme la beauté d’un sujet doit être en relation directe avec son
aptitude au travail de la chasse. »
Le Chien de ce type doit aussi marquer son aptitude par ses actions. Tout en étant bon sauteur, il doit, en course, à la poursuite du gibier, loup ou daim, faire de longues foulées, rasant bien
la terre plutôt que « steeper »; aussi procède-t-on ici à une sélection sévère en ce sens. On veut aussi très peu de clair sur le devant, une couleur plutôt soutenue, un poil rude, une poitrine
plus profonde que large, des membres très musclés, robustes, vigoureux, en un mot plus le chasseur que le Chien de compagnie.
LE TYPE IDEAL
Voici la description du Deerhound d’après le « standard» du. Deerhound . Club britannique:
TETE
Tête plus large entre les oreilles, se rétrécissant très légèrement vers les yeux, tandis que le museau s’amincit considérablement vers le nez. Museau pointu, mais aux dents bien adaptées, aux mâchoires égales et aux lèvres closes. Tête longue, au crâne plutôt plat qu’arrondi, avec une très légère élévation au-dessus des yeux, sans pouvoir parler de cassure. Crâne couvert de poil modérément long, lequel est plus doux qu’ailleurs. Nez noir et légèrement aquilin. Pourtant, chez quelques bleu fauve, cette couleur est bleuâtre. Chez les Çhiens à poil plus clair, un museau foncé est préféré. Le Chien doit avoir une bonne moustache de poil plutôt soyeux et une barbe nettement visible.
Yeux foncés; ils sont généralement brun loncé ou couleur noisette. Un œil très clair est peu estimé. L’œil doit être modérément plein, avec un regard bienveillant au repos, mais très éveillé et inspecteur des alentours quand l’attention est attirée sur quelque chose. Les bords des paupières doivent être noirs.
Oreilles attachées haut et, au repos, repliées en arrière comme celle du Greyhound. Elles dépassent le niveau de la tête, en conservant leur pli, quand le Chien est excité; toutefois, il arrive que les Chiens les dressent à moitié. L’oreille pointue est défectueuse et une oreille épaisse pendant plat contre la tête ou garnie profusément de longs poils est la pire des formes. L’oreille doit être souple et lustrée et rappeler, au toucher, l’oreille de la souris; les plus petites sont les meilleures. Elles ne doivent pas être garnies de longs poils ou de franges. Une légère frange de poil soyeux sur l’oreille même et sur le bout est tout ce qui est permis. Mais, quelle que soit la couleur du Chien, les oreilles doivent être toujours noires ou de nuance foncée.
COU ET EPAULES
Cou long, mais comme il convient à un Lévrier; on n’encourage pas les cous trop longs chez le Deerhound, puisque celui-ci n’a pas besoin de se baisser pour saisir son gibier. Le cou parait aussi moins long par le fait de la crinière que tout bon Deerhound doit montrer. Il doit être encore très solide, comme il convient à un Chien capable de maîtriser un cerf blessé. La nuque très arquée à sa jonction avec la tête, et la gorge très nettement découpée et proéminente. Les épaules bien obliques, les omoplates bien placées en arrière, laissant peu d’espace entre leurs pointes. Des épaulés chargées et droites constituent un grave défaut.
Queue assez longue, effilée et descendue jusqu’à 4 cm. de terre et jusqu’à 4 cm. en dessous des jarrets. Au repos, la queue est portée parfaitement tombante ou avec une légère courbe. Cette courbe s’accentue quand le Chien est excité, mais dans aucun cas la queue ne peut dépasser la ligne du dos. Elle est garnie de poil dru et dur, plus long à l’extrémité intérieure, une légère frange au bout n’est pas un défaut. Une queue portée en boucle ou enroulée est un défaut.
CORPS
La construction générale du corps est celle d’un Lévrier de grande taille à forte ossature. La poitrine plutôt profonde que large dans le poitrail pourtant nullement étroite ou à côtes trop plates. Rein bien arqué et s’inclinant vers la queue. Le dos droit n’est pas désirable, cette conformation étant considérée comme plutôt nuisible dans les montées et gâtant la ligne générale du corps.
JAMBES ET PIEDS
Pattes de devant larges et plates, aussi droites que possible, avec l’avant-bras et le coude très développés. Pieds serrés et compacts, aux doigts bien arqués.
Arrière-main. Croupe inclinée, large et puissante au possible, avec les pointes des hanches très espacées. Pattes de derrière bien tournées dans les rotules, bien coudées dans les jarrets, doivent avoir une grande longueur mesurées des hanches aux jarrets, lesquels doivent être larges et plats. Des jarrets de bœuf, des jarrets droits, des paturons trop faibles et des orteils entrouverts sont de grands défauts.
Poil sur le corps, sur le cou et sur les cuisses dur et rugueux, long de 7 1/2 à 10 cm.; plus doux sur la tête, sur la poitrine et sur le ventre. Une courte frange à l’intérieur des pattes de devant et de derrière est admise, mais elle ne doit pas prendre la proportion de franges de collie. Le Deerhound doit produire l’impression d’un chien couvert de poil rude, dur et quelque peu hérissé, mais non d’un Chien trop poilu. Le poil laineux est mauvais. Dans quelques familles de Deerhounds, on rencontre un mélange de poil soyeux et de poil dur : si cela est préférable au poil laineux, cela ne vaut toutefois pas le poil dru, épais, plus ou moins hérissé, dur ou rude au toucher, qui est le vrai poil du Deerhound.
COULEUR
La couleur dépend du goût du jour; le bleu gris foncé a toujours réuni tous les suffrages, puis viennent le gris clair et le bringé, avec une préférence pour des nuances foncées. Poil jaune et rouge pâle ou fauve rougeâtre à extrémités noirâtres, spécialement quand cela est accompagné de masque et oreilles plus foncés, sont également très appréciés comme étant les couleurs des familles les plus anciennes. Le blanc est rejeté; du blanc au poitrail et aux orteils, ce qu’on rencontre si souvent chez les Chiens les plus foncés est admis, bien que le Deerhound est un Chien unicolore. Une liste blanche en tête ou une collerette blanche font rejeter le Chien. Montrez-vous très sévère pour les marques blanches. Un peu de blanc existe parfois ou bout du poil de la queue chez des Chien de la plus belle origine.
TAILLE
Mâles: 71 à 76 cm.; femelles: 66 cm. et plus. La très grande taille n’est appréciée qu’autant qu’elle n’est pas acquise au détriment de la symétrie générale. Poids de 38 kg. 500 à 47 kg. 500 pour les mâles, de 29 kg. 500 à 36 ~kg. pour les femelles. Les grandes Chiennes sont très estimées, il condition qu’elles soient bien conformées.
Les meilleurs ancêtres sont tous originaires de l’Écosse: Champion Silwood Morven gagna le Championnat à chaque exposition où il parut. Il mesurait 84 cm. à l’épaule. Il provenait de parents obscurs, Selwood Hoolochan et Selwood Flora; il n’eut guère de succès comme raceur, et tout permet de penser qu’il s’agissait d’un superbe prodige sans ascendance de qualité. Champion Swift a laissé une tout autre réputation, et la plupart des célébrités du jour descendent de ce pilier de l’élevage moderne. Il fut le père de Champion Selwood Dhooren, Champion Kelse et Champion Forester; celui-ci fut à son tour un raceur de très grand mérite. Champion Bufford Bender, un Chien relativement petit, mais typique à souhait; Champion Fingall, Champion Earl Il et Champion Sainl-Ronan’s Ranger, père de quelques-uns des meilleurs Chiens. Champion Saint-Ronan Rhyme fut la plus belle. Chienne Deerhound qu’on ait jamais exposée: elle a gagné partout les premiers prix, les coupes et les championnats.
INSTALLATION BIEN COMPRISE.
Un élevage de l’importance de celui du Clos-Béguin, pour des chiens de cette qualité et de cette valeur, ne peut être organisé avec des chances de succès qu’autant qu’un logement sain, aéré,
parfaitement hygiénique, est assuré aux sujets en même temps qu’ils disposent d’un vaste terrain d’ébats. C’est le cas ici : l’élevage est pratiqué presque en plein air, mais avec des abris
suffisants.
Les adultes disposent de 4 chenils établis chacun pour 2 sujets, avec cour pavée, profond caniveau à l’arrière et à l’extérieur. dans lequel s’écoulent les eaux de lavage et les urines.
L’équipement est assuré par une vaste niche au toit débordant avec plate-forme en bois devant l’ouverture et à l’arrière avec support plat pour l’eau et un urinoir qui n’est autre qu’un piquet
autour duquel on enroule de la paille. Le chien prend ainsi des habitudes de propreté. La cour pavée est toujours propre en avant, car il adopte un coin de la partie arrière comme
water-closets.
Pour la période de parturition, les chiennes disposent d’un petit bâtiment avec une vaste niche dans laquelle chacune d’elles est en parfaite tranquillité avec sa progéniture: mère et jeunes
peuvent se coucher sur une épaisse litière facilement renouvelable et en avant d’une vaste cour pour les premiers ébats. Comme le chenil des adultes, celui-ci est exposé au soleil levant.
Aussitôt après le sevrage, les Chiots ont leur « nursery», long chenil couvert, divisé en une dizaine de compartiments dotés chacun d’une niche. Ayant remarqué que les Chiots sommeillaient
immanquablement à l’intérieur de leur niche, Mme Violet a établi chaque niche de jeunes assez basse et au plafond horizontal. Les chiots y disposent de tout l’espace pour remuer et s’étaler en
surface et en hauteur; mais ils ne peuvent se lever pour se livrer à leurs besoins naturels. Aussi sortent-ils de la niche pour se libérer, et la litière reste sèche et propre. A midi et le
soir, la distribution des repas des adultes se fait dehors, devant un vaste pavillon ouvert sur le devant et coiffé d’un haut toit de chaume, lequel leur sert d’abri lorsqu’ils sont lâchés dans
la cour.
Enfin, comme ces animaux doivent se détendre, faire de l’exercice, prendre des galops, on leur a aménagé un vaste champ de course de près de 200 m. dans lequel ils sont mis le matin et où ils
restent toute la journée. De plus, on les excite au saut au-dessus des lisses, à la barre mobile, etc.
RÉGIME ALIMENTAIRE,
Les chiots sont élevés comme les chiens de chasse : sevrage tard, puis 3 repas par jour. Le matin, soupe au lait; à midi, légumes et viande crue, le soir, riz. La viande crue est nécessaire aux
chiots dont la croissance est assez lente, comme c’est le cas pour maints Lévriers. Dans un élevage au grand air comme celui effectué ici, la viande remplace ou évite tous les médicaments à
l’exception de quelques vermifuges. Les adultes reçoivent seulement 2 repas par jour : légumes et viande crue, à midi; riz additionné de lait, le soir. Les lices en gestation disposent d’une
ration plus forte distribuée de la même façon et aux mêmes heures.
La conduite de l’élevage des jeunes demande beaucoup d’attention: leurs longs membres se développent irrégulièrement; ils apparaissent souvent cagneux; les articulations sont osseuses et
présentent comme des déformations au toucher. Il faut à ces sujets une nourriture carnée, beaucoup d’exercice, de liberté au grand air. Il est prudent de ne pas se presser d’éliminer tel sujet
qui parait mal conformé et sur lequel on fonde peu d’espoir; il peut se modifier rapidement et se présenter rapidement comme parfaitement constitué et faire un très beau Chien.
L’entretien du Deerhound est facile; son poil gris n’est pas trop long pour être peigné et brossé à fond; ses membres nerveux et musclés ne donnent guère de prise à la terre et à la boue. Ne
manquez pas toutefois de multiplier les exercices de sauts, de courses, surtout avec un entraînement progressif. Les installations du Clos-Béguin permettent un entraînement parfait pour la mise
en condition d’un tel Chien de chasse, même s’il ne doit pas chasser, en tout cas d’un Chien de course, vite, mais surtout de fond.
Faites aussi du Deerhound le compagnon de vos randonnées équestres. Il s’adapte rapidement comme Chien de promenade, de compagnie et même de salon, car il sait occuper un canapé, une chaise
longue avec une nonchalance et un laisser aller qui lui confèrent un chic tout particulier. C’est un des Chiens qui remplacerait par son élégance le Berger d’Alsace, que l’on charge, depuis
quelque temps, de tous les péchés d’Israël.
(1) Mme Violet, étant adhérente à notre Service d’ Arbitrage, l’Elevage du Clos-Béguin est inscrit à notre Répertoire des fournisseurs d’Animaux de race
pure.